Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/04/2011

Le long de la rivière

La première fois, j’ai fermé les yeux. Je t’ai laissé prendre ma main, et puis on s’est promené le long de la rivière, jusqu’à l’orée du petit bois. Un été commence et se finit en un clin d’œil.

Je me promène du quai d’un RER à un autre. Le chemin n’est jamais le même. Il faut juste faire les cent pas, sans pas, sans toi. Je ne sais pas où je mets mes pas, sans les tiens. Mais je ne sais même pas qui tu es. Je sais juste qu’il y a quelqu’un, quelque part. Il faut bien, non ? Sinon, où les mettrais-je mes pas ? Dans quels bras pourrais-je me perdre ?

Quelle idée avons-nous de la vie ? Une promenade près de la rivière, à deux. Comme si j’avais besoin de m’assurer dans tes yeux de ce que je vois. Je ne sais plus voir seule.

Redescendons du quai, ou le long de la rivière, redescendons voir si les reflets argentés de l’eau sont les petits poissons de l’enfance ou le jeu de la lumière sur notre imagination.

Je ne sais plus distinguer les choses avec mes seuls yeux.

Viens, descend avec moi le long de cette rivière, le seul lit où notre amour puisse dormir. Je jette des cailloux vers le quai. Enfin non, pas des cailloux, on ne trouve ni cailloux ni rivières quand on en a besoin. Je me contente de jeter un bout de papier chiffonné avec ton nom dessus, et je repars dans l’autre sens, vers un autre quai.

A croire que je cherche une destination, un repère, un endroit où m’amarrer, mais sans me décider. Tu sais, les choses ne changent pas : choisir c’est renoncer. Tu imagines le tourbillon dans ma tête juste pour choisir un endroit où m’arrêter, fermer les yeux, les rouvrir et espérer te voir apparaître.

Je me trompe toujours, tu n’es jamais là, et je reste avec mon mal de crâne gout vanille.

Tu vois ces petits cailloux que tu lançais par-dessus le flot de la rivière ? Je voudrais retrouver les cercles qu’ils faisaient, les cercles concentriques de notre vie. Ils disparaissent petit à petit. Rien n’est plus fragile que le souvenir du bonheur, plus transparent que la mémoire de ton sourire. Tout disparaît et je crois que je t’oublie un peu plus. M’accorder un autre voyage, ailleurs, ce serait te trahir, n’est-ce pas ? Alors je reste à quai, fidèle à ton sourire.

Il apparaitra bien sous les flots, si je me penche un tout petit peu plus.

00:57 Écrit par Océane | Lien permanent | Commentaires (3) | |  Facebook |

Commentaires

w0of! joliment tourné

Écrit par : w0of! | 13/04/2011

Merci :)

Écrit par : Océane | 15/04/2011

Il est très beau ce texte dis moi ! Bon ce n'est pas désir d'histoires mais j'aime beaucoup. Tu devrais aimer Yves Simon en tant qu'auteur toi !! cette nostalgie des départs sans retour...et pas que ça, l'amour aussi !!^^

Écrit par : Asphodèle | 15/04/2011

Les commentaires sont fermés.